Périple Présidentiel à l’Est de la RDC au Message du Prélat


Un périple à la une du président congolais à l’est de la République Démocratique du Congo (RDC) que j’ai suivi à distance, indépendamment de ma volonté. Un président si courageux et fort de parcourir à peu près 2000 Kms au volant de sa voiture sur une route congolaise. L’aperçu de cette route montre au contraire qu’elle est en état de démarcation te on penserait qu’il s’agit d’une route où les tracteurs ont passé pour enfin suivre la construction. Malheureusement, c’est une route qui a été tracée pendant la colonisation, si ma mémoire n’est pas abusée.

L’objectif principal du périple aurait été de compatir aux cotés de la population meurtrie de l’Est du Congo ; rendre hommage aux femmes et hommes (FARDC-MONUSCO-FBI) qui ont perdu leurs vies lors de combat contre le M23 ; faire appel aux groupes armés opérationnels de déposer les armes et être réintégrés dans la vie civile ou réintégrer l’armée nationale. Mais l’accent principal aurait dû être celui d’annoncer les mesures concrètes de l’après-guerre. A mon point de vue, l’après-guerre porterait sur la manière de résoudre les principaux griefs et causes profondes qui ramènent les guerres à répétition. Enfin, son message clé devrait se pencher sur le développement socio-économique de la population de l’Est et surtout du Nord-Kivu où la guerre a été « gagnée ».

Mon analyse souffre de quelques limites car personnellement je n’ai pas été sur terrain. La brève interprétation se base sur le rapportage en ligne des journaux radiookapi.net et jeuneafrique.com[1] et quelques messages tirés sur les réseaux sociaux (Twitter, Facebook, Youtube). Tout de même, certaines de ces sources citées sont professionnelles et crédibles de bien saisir le message clés en suivant une visite présidentielle dans un contexte pareil.

J’ai personnellement apprécié que le président de la République ait fait un déplacement qui souffre d’improvisions. Il était grand moment qu’il soit à côté de son peuple qui traverse des moments de désolation. Lors de son périple, il a insisté sur le démantèlement des groupes armés et la restauration de l’autorité de l’Etat par la force. Alors qu’à mon humble connaissance, la restauration de l’autorité de l’Etat implique aussi la légitimité, justice, confiance, moral et équité. Il a bien fait d’entreprendre un long périple pour s’enquérir de la situation sur terrain et l’état des infrastructures. Un voyage que certaines sources non vérifiées confondent au « Rally Paris-Dakar » car c’est la 4-6 fois qu’il entreprend cette itinéraire. C’est un bon signe quand même car la route en question se dégrade du jour au jour. Il a aussi annoncé des promesses de reconstruire certains tronçons abandonnés. Des promesses annoncées aussi autour de la réallocation du budget jadis alloué à la guerre qui « pourrait » être réaffecté dans le domaine du développement de la région. En plus, il a rencontré la population civile, un pas important pour l’écoute et l’humilité devant son peuple, quelles que soient certaines déceptions à Beni-Butembo. Précisément à Rutshuru, il a pu faire un discours d’une dizaine des minutes en swahili dans un environnement envahi par le lingala pour des raisons à comprendre dans l’avenir.

Pour le cas précis de Rutshuru qui est l’ancien bastion du M23, une population attristée et meurtrière par d’incessants cycles de guerre, la compassion du chef de l’Etat semble s’être dissimulé dans le souhait de la paix durable. Son message est presque proche à celui annoncé par le prélat souvent dans une messe catholique, « nawatakiya amani ….. ». Quels que soient la nécessité et le souhait d’une paix durable, elle s’annonce par des fortes initiatives qui peuvent se démontrer par des mesures concrètes pour accompagner ce souhait.  Jusqu’au niveau de Rutshuru, le président n’a pas encore évoqué les stratégies appropriées pour résoudre les causes profondes de crises, à moins que cela se décide à Kampala entre le gouvernement et le M23. Une appréciation qui souffrirait d’insuffisance fondamentale, le fait de considérer le M23 comme l’interlocuteur de la population de l’Est et de ses multiples doléances.

Le chef de l’Etat a d’ailleurs fait abstraction au message de Jean-Claude Bambanze, représentant de la société civile du Nord-Kivu qui évoquait l’après-guerre. Aucune action concrète à entreprendre n’a été spécifiquement annoncé par le président par rapport aux doléances présentées par la société civile ; sa réponse sera attendue à Goma peut-être. Il me semble aussi moins convainquant que le souhait de la paix peut représenter une attitude de compassion. A mon entendement, il ne s’agit pas non plus d’évoquer que le sang qui a coulé pendant 20 ans et que la population doit ouvrir les yeux. Compatir avec la population de zones sinistrées aurait dû être introduit par la reconnaissance de la misère qu’a connue la population dans cette zone et les pertes en vies humaines de civils innocents. Par conséquent, la réhabilitation et les mesures adoptées pour relancer la vie socio-économique de la population aurait été une bonne manière de compatir, avant d’appeler cette dernière de retourner au travail afin de payer le minerval de leurs enfants.

Comme il s’agit d’une brève interprétation basée sur des reportages des journaux et réseaux sociaux, l’affirmation des faits amènerait à penser au périple fatiguant et improvisé dans le sens de la prospection. Les mesures seront bientôt annoncées du retour à Kinshasa.

NTANYOMA R. Delphin

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